La momie à la langue d'orMummy with a gold tongue found in Egypt
Photos: Ministry of Tourism and Antiquities (MoTA)
Des archéologues travaillant sur le site antique de Taposiris Magna ont fait une bien curieuse découverte : une momie à qui les embaumeurs ont glissé dans la bouche une fausse langue en feuille d'or. Il s'agissait très certainement de permettre au personnage de parler le mieux possible dans l'au-delà. Il fallait avoir toute son éloquence pour parler aux dieux et pour assurer sa défense devant le tribunal d'Osiris ! Peut-être le personnage avait-il de son vivant des troubles de la parole... Et pourquoi la fausse langue était-elle en or ? On ne sait pas.
The Egyptian-Dominican mission, working at the Taposiris Magna Temple in western Alexandria, succeeded in discovering 16 burials in the rock-cut. Among them, archaeologists have found a 2,000-year-old mummy with a gold tongue. Very likely it was to help the deceased speak in the afterlife. It was necessary to have all his eloquence to speak to the gods and to ensure his defence before the court of Osiris! It isn't clear if the mummy had a speech impediment when they were alive. It's also not clear why the tongue was made out of gold specifically. The gilded decorations on the cartonnage around a second mummy's head depicted a crown, horns and a cobra snake, she added. On the chest, the decorations depicted a necklace from which hung the head of a falcon - the symbol of the god Horus.
Découverte de "la plus ancienne" brasserie avec production de masseWorld`s Oldest Brewery Discovered in Abydos
Photos: Ministry of Tourism and Antiquities (MoTA)
Une mission américaine dirigée par le Dr Matthew Adams de l'Université de New York et travaillant à Abydos Nord, a découvert ce que l'on croit être la plus ancienne brasserie de grosse capacité de production au monde. Des études ont en effet montré que la brasserie pouvait produire environ 22400 litres de bière à la fois. Elle a peut-être été construite à cet endroit précis pour servir lors des rituels royaux qui se déroulaient à l'intérieur des installations funéraires des premiers rois d'Égypte. Des preuves de l'utilisation de bière dans les rituels sacrificiels ont été trouvées lors de fouilles dans ces installations.
Le Dr Waziri, chef du SCA, a déclaré que l'installation remonte probablement à l'époque du roi Narmer (époque thinite). Elle est formée de huit grands secteurs, chacun de 20m de longueur x 2,5m de largeur x 0,4m de profondeur, qui étaient utilisées comme unités pour la production de bière. Chaque secteur contenait une quarantaine de grandes cruches en terre cuite, disposées sur deux rangées pour chauffer le mélange de grains et d'eau. Chaque cruche était fixée en position verticale au moyen de piliers et d'anneaux en argile.
An american mission headed by Dr. Matthew Adams of New York University, and Dr. Deborah Vischak of Princeton University, working in North Abydos, has uncovered what is believed to be the oldest high-production brewery in the world. Dr.Adams indicated that studies have proven that the factory was producing about 22,400 liters of beer at one time. He added that it may have been built in this place specifically to supply the royal rituals that were taking place inside the funeral facilities of the first kings of Egypt. Evidence for the use of beer in sacrificial rituals was found during excavations in these facilities. Dr Waziri, head of the SCA, said that the factory likely dates back to the era of King Narmer (Thinite era). He added that it consisted of eight large sections with an area of 20m length x 2.5m width x 0.4m deep, which were used as units for the production of beer. Each sector contained about 40 earthenware ponds arranged in two rows to heat the mixture of grains and water. Each basin was fixed in vertical position by means of clay pillars and rings.
Nouvelles données sur la mort violente de Seqenenrê-Taa-IICT Study of the Mummy of King Seqenenre Taa II: New Insights Into His Violent Death
Photos: Ministry of Tourism and Antiquities (MoTA)
Mummy of Seqenenre-Taa. Head and CT scanMomie de Seqenenrê-Taa. Tête et reconstitution 3D
Seqenenre-Taa(-II), Le Brave, (c.1558-1553 av. J.-C.) a régné sur le sud de l'Égypte à la fin de la XVIIe dynastie, pendant l'occupation Hyksos dans le nord du pays. Sa momie a été examinée cliniquement et radiographiée dans les années 1960, ce qui a révélé de graves blessures à la tête, qui ont suscité diverses théories sur les circonstances de sa mort. La momie de Seqenenre a fait l'objet récemment d'une nouvelle étude scannographique en 2D et 3D conduite par Zahi Hawass et Sahar Saleem. Elle montre que Seqenenre avait une quarantaine d'années lorsqu'il est mort. L'examen des membres supérieurs montre que les deux bras sont fléchis au niveau des coudes, et les mains sont fléchies au niveau des poignets, tandis que les doigts sont en hyper-extension, ce qui suggère que le roi avait les mains liées. Les images du scanner ont permis une visualisation plus précise des blessures précédemment décrites au niveau du front, de la région supra-orbitaire droite, d'une zone située entre le nez et l'orbite droite, de la joue gauche et de la base du crâne. Cette étude a révélé aussi d'autres fractures cranio-faciales sur le côté latéral droit du crâne, qui avaient été dissimulées par les embaumeurs sous des couches de matériaux divers.
Ces blessures ont été analysées en les comparant à des armes ayant appartenu aux Hyksôs (haches, poignards, lances). La morphologie des blessures a permis de mieux comprendre le mécanisme des lésions. Les résultats indiquent que Seqenenre a été tué par de multiples coups portés sous différents angles par plusieurs assaillants Hyksos qui ont utilisé des armes différentes. Ils se tenaient plus haut que le roi qui était soit assis, soit à genoux, les bras et les poignets liés derrière le dos. Tout cela évoque fortement une exécution cérémonielle programmée par les Hyksos. Les coups n'ont intéressé que la tête du roi, peut-être pour le déshonorer (selon Hawass). La momification du corps de Seqenenre s'est limitée à une éviscération sans ablation du cerveau qui, desséché, s'est déplacé vers le côté gauche du crâne. Cela peut indiquer que le cadavre du roi est resté sur son côté gauche pendant un certain temps - suffisamment long pour que la décomposition commence avant le début de la momification. Les embaumeurs ont tenté de dissimuler les blessures du roi ; les méthodes utilisées suggèrent que la momification a eu lieu dans un atelier de momification royal plutôt que dans un endroit mal équipé.
Robert Bianchi a écrit sur le Bulletin Board of the Egyptologists' Electronic Forum EEF BBS: "La suggestion d'une exécution avait déjà été évoquée, voir Dylan Bickerstaffe : "Deux mort de deux rois sur le champ de bataille", KMT 25,2 (été 2014), 58-72, en particulier p. 69 : "La réponse de Shaw fut de proposer que Seqenenre avait été capturé suite à la défaite de son armée, et avait reçu les blessures à la tête lors d'une exécution mise en scène par les Hyksos."
Seqenenre-Taa-II, The Brave, (c.1558–1553 BC) ruled Southern Egypt at the end of the XVIIth Dynasty, during the occupation of Egypt by the Hyksos. The mummy was physically examined and X-rayed in the 1960s, which showed severe head wounds that have prompted various theories about the circumstances of his death. Zahi Hawass and Sahar Saleem examined Seqenenre's mummy using CT and compared the findings with the archaeological literature as well as with five Asian weapons found in Tell-el-Dabaa.
CT findings indicate that Seqenenre died in his forties. Both arms are flexed at the elbows, the hands are flexed at the wrists, while the fingers are hyper-extended, suggesting that the King was likely with his hands tied. CT images provided detailed analysis of Seqenenre's previously reported injuries to the forehead, right supra-orbital, nose-right orbit, left cheeck, and skull base. This study revealed additional craniofacial fractures in the right lateral side of the skull, that had been concealed by the embalmers beneath layers of material.
Analysis of the morphology of the injuries enabled a better understanding of the mechanism of trauma. The results indicate that Seqenenre was killed by multiple hits from different angles by several Hyksos attackers who used different weapons. They were in a raised position, while the King was in a lowered position, either sitting down or kneeling. This suggests that Seqenenre was rather killed in a ceremonial execution. The lethal attack was aimed at the King's face, likely in an attempt to disgrace him. Mummification of Seqenenre's body was limited to evisceration without brain removal. The desiccated brain is shifted to the left side of the skull. This may indicate that the King's dead body stayed on its left side for some time—long enough for decomposition start before the mummification began. This suggests that the King likely died at a location distant from the funeral place, possibly on a battlefield. The embalmers attempted to conceal the King's injuries; the methods used suggest that the mummification took place in a royal mummification workshop rather than in a poorly equipped one.
Robert Bianchi wrote on the Bulletin Board of the Egyptologists' Electronic Forum EEF BBS: "The suggestion of an execution had already been mooted, for which see Dylan Bickerstaffe, "Two death of two kings on the battlefield", KMT 25,2 (Summer 2014), 58-72, esp. p. 69: "Shaw's answer was to propose that Seqenenre had been captured following the defeat of his army, and received the head wounds in a staged execution by the Hyksos."
Premier cas rapporté d'une momie recouverte d'une carapace de boueWorld first: Muddied mummy reveals new details of ancient practice
Photos: Chau Chak Wing Museum / Macquarie Medical Imaging
Une équipe dirigée par le Dr Karin Sowada, chercheur à l'université Macquarie (Sydney), a examiné à l'aide d'appareils radiologiques sophistiqués l'empilement des couches utilisés par les embaumeurs pour envelopper le corps d'une femme adulte. Quelle ne fut pas la surprise des chercheurs lorsqu'ils constatèrent que le corps était entouré d'une coquille dont certaines couches étaient faites de boue et de paille, en sandwich entre des couches de lin. Car en effet cette coquille est toujours faite de résine, un matériau importé - et coûteux - à l'époque. "La momification doit aider le défunt à passer dans l'au-delà afin d'y être remis au monde", dit Sowada. Comment expliquer cette utilisation de boue (certainement du limon du Nil)? Deux raisons sont avancées:: 1- Certains des os de la momie s'étaient séparés les uns des autres, dégâts certainement causés par les anciens pilleurs de tombes. La famille, découvrant ce sacrilège, a peut-être voulu y remédier en recomposant le corps et en l'entourant de cette carapace de boue afin de permettre à la défunte de recommencer, jour après jour, son passage dans le monde inférieur. 2 - Autre hypothèse : la carapace de boue est le résultat d'un "effet de mode" initié par les classes dominantes -phénomène bien connu de nos jours. La famille de la défunte, voulant imiter les élites, aurait bien voulu envelopper le corps de résine, mais n'en avait pas les moyens. Elle aurait alors eu l'idée de la remplacer par de la boue du Nil, facile à trouver et qui ne coûte rien. Mais ce n'est pas tout ce qu'il y a d'étrange avec cette momie ! La datation au carbone a révélé que le corps est 150-200 ans plus vieux que le cercueil, qui n'était donc pas le sien à l'origine ! Sir Charles Nicholson, a fait don du cercueil et du corps qu'il contenait à l'université de Sydney en 1860 après l'avoir acheté lors d'un voyage en Égypte quelques années auparavant. "Peut-être que le marchand qui l'a vendu à Nicholson a simplement récupéré un corps momifié d'une autre source pour remplir un cercueil vide. Le revendeur a probablement pensé - à juste titre - qu'un touriste ne ferait pas la différence", dit Sowada.
A team led by Dr Karin Sowada, a research fellow at Macquarie University (Sydney) examined the layers encasing a mummified adult woman kept at the Chau Chak Wing Museum, using advanced CT scans. 3D visualisation and cross-sectional scans revealed a carapace, or shell, encasing the body made from mud and straw sandwiched between layers of linen. Typically, this shell is made from resin, an imported -and expensive- material at the time. "Mummification helped transition the deceased from death to the afterlife and rebirth", Sowada says. "Some of the bones had separated from each other, damage probably caused by ancient tomb-robbers. The family likely organised a mud carapace as a form of ancient conservation to assist her transition to the hereafter." Another hypothesis is that the mud carapace is an example of 'elite emulation'. The deceased's family may not have been able to afford the expensive resin which was used by Egyptian elite classes and imported from the Mediterranean coast, so they used cheaper, readily available mud – probably from the nearby Nile. But that's not all! Carbon dating revealed that the body is 150-200 years older than the coffin and does not belong to it! Sir Charles Nicholson, who donated the coffin and the associated body to the University of Sydney in 1860 after he bought it during a trip to Egypt a few years earlier. "Perhaps, the dealer who sold it to Nicholson just rustled up a mummified body from another source to fill the empty coffin. The dealer probably thought a tourist wasn't going to know the difference" Sowada says.
Nouvelle publication de Claude Carrier
Continuant sa publication de manuscrits de l'Égypte ancienne, Claude Carrier vient de faire paraître "Un papyrus prophylactique de l'Égypte ancienne (papyrus Boulaq 6)" aux éditions Guivarch l'imprimerie. Le Papyrus Boulaq 6 a été découvert dans une tombe de l'Assassif à Thèbes sous la tête d'une momie sans nom. Il est daté de la XXIe dynastie (c. 1069-945 av. J.-C.) et il est conservé au Musée du Caire (CGC 58039 A-G). D'une longueur totale de 199,5 cm pour une largeur de 11,1 cm, le papyrus est écrit de droite à gauche dans une cursive irrégulière qui dérive du hiératique ramesside. Plusieurs mains ont participé à l'écriture. On trouve dans ce papyrus des formules contre le mal de tête et la migraine, mais aussi contre le venin.
Les oies de Meidoum montrent-elles une espèce éteinte ?Ancient Egypt's Mona Lisa? An elaborately drawn extinct goose, of course
Photos: MMA public domain, CK Wilkinson, A. Romilio
Les célèbres oies de Meidum - aujourd'hui conservées au Musée du Caire - ornaient à l'origine la tombe de Nefermaat, un vizir qui a servi sous Snefrou, et de sa femme, Itet. Elle faisait à l'origine partie d'un tableau plus grand qui montre également des hommes piégeant des oiseaux dans un filet. Selon l'auteur de l'étude, Anthony Romilio, de l'université du Queensland, "apparemment, personne n'a réalisé qu'une espèce inconnue était représentée". Romilio a pris les mesures, les couleurs et les marques sur le corps des trois espèces d'oies représentées. Deux espèces ont été identifiées, mais la troisième, légèrement plus petite, ne correspond à aucun oiseau d'eau moderne. L'oie mystérieuse ressemble beaucoup à une oie à poitrine rouge (Branta ruficollis), mais avec quelques différences. Romilio poursuit : "On ne sait pas si ce troisième type d'oie est vraiment une espèce disparue ou s'il s'agit d'une représentation erronée d'une espèce survivante. La licence artistique pourrait également expliquer ces différences, mais les décors du site de Meidoum comportant d'autres oiseaux et mammifères sont extrêmement réalistes. Pour mémoire, en 2015 déjà, Francesco Tiradritti avait publié un article dans lequel il affirmait que, étant donné que certaines des oies représentées n'avaient pas été retrouvées en Égypte, la fresque des oies de Meidoum était un faux du XIXe siècle (), ce qui a immédiatement suscité un tollé parmi les égyptologues, surtout égyptiens. Pour conclure, l'auteur souligne l'intérêt de l'art antique pour aider les scientifiques à retracer l'évolution de la vie et la paléoclimatologie dans une région donnée au fil du temps. Dans le cas de l'Égypte, on voit ainsi le passage d'une oasis verdoyante à un climat désertique entre 8 000 et 4 500 ans.
The goose in the painting (left) is most similar to a red-breasted goose (Branta ruficollis) but nevertheless has major differences: compare a reconstructed version (middle) with the actual red-breasted goose (right) L'oie du tableau (à gauche) ressemble beaucoup à une oie à cou roux (Branta ruficollis) mais il existe néanmoins de grandes différences : comparez une version reconstituée (au milieu) avec la véritable oie à cou roux (à droite)
Meidum Geese —now housed in Cairo's Museum — originally adorned the tomb of Nefermaat, a vizier who served the Pharaoh Snefru, and his wife, Itet. It was originally part of a larger tableau that also shows men trapping birds in a net. Study author Anthony Romilio, a technical assistant at The University of Queensland said: "Apparently no-one realized it depicted an unknown species", adding "The colors and patterns of the bird looked very different from modern geese". Romilio took measurements of the three species of geese depicted, including the colors and body markings. Two species were identified, but the third one, slightky smaller, does not match up to any modern waterfowl. The mysterious goose is most similar to a red-breasted goosese (Branta ruficollis) but with a few key differences. Romilio adds: "it's unclear if this third goose type is truly an extinct species, or a misrepresentation of a surviving species. Artistic license could also account for the differences, but artworks from this site have extremely realistic depictions of other birds and mammals. In 2015 already, Francesco Tiradritti published an article were he argued that, given that some of the geese depicted were not found in Egypt, the Meidum Geese was a 19th-century fake () which immediately led to an outcry among Egyptian Egyptologists. Ancient art can help scientists trace how life in a particular region has changed over time, as in the case of Egypt's transformation from a verdant oasis into a desert climate between 8,000 and 4,500 years ago. Ancient graphical representations can provide insights into ancient contemporaneous fauna.